dimanche 23 décembre 2012

                                                                                                                                                                 Art by A.

dimanche 16 décembre 2012

Même thème, même émail

Quand je regarde les sites des autres potiers, je me rends compte qu'ils se préparent tous bien en avance pour les fêtes. C'est une bonne opportunité de faire de la vente.
Je ne me suis pas préparée cette année. Pas de marchés, pas de production spéciale à l'exception des cadeaux personnels et de quelques pièces sur ALM.

Comme cette carafe + tasses 

Et puis, j'étais bien occupée avec la "production" en dehors de l'atelier. Du travail à la chaîne :  Christmas cookies !!!

Almond crescents

Rum balls & Jitterbugs

Ok, les cookies se préparent dans les 3 semaines avant Noël, tandis que les potiers commencent à se préparer en septembre/octobre, étant donné le temps nécessaire pour la production des pièces et l'organisation de la vente. Pour ma part, je me suis presque inscrite à un marché de créateurs, mais A. m'a demandé quel était mon objectif, et sa question m'a fait réfléchir. Surtout, il m'a demandé si je m'attendais à un changement de publique ou si mes nouvelles pièces était assez différentes pour plaire plus que la dernière fois. Mes pièces ont évolué, surtout au niveau du tournage, mais l'esprit de mes pièces n'est pas très différent de l'année dernière. Sur les marchés de potier, les artisans ont tous un style beaucoup plus...hmm, comment dire.... plus caractéristique que le mien.

Mon problème est en partie que j'ai quinze mille envies. A part des séries de 4 tasses, allez, parfois de 6 tasses accompagnées d'une bouteille ou d'une théière, je n'arrive pas à faire tout un ensemble de choses autour d'un même thème. Un même thème et un même émail sur une vingtaine de pièces, voilà ce qu'il me faudrait pour les marchés potier de l'été prochain.

Ces dernier temps, je me suis imposé le thème des calices dans l’espoir de faire une pièce dans le même esprit que le calice évoqué dans ce billet. J'aime cette phase d'expérimentation et maintenant que j'en ai fait 6, dont un de bien, j'ai un peu envie de faire autre chose. Boire du vin, par exemple.


Non, mais plus sérieusement, j'aime beaucoup le mélange d'émail sur celui que je considère "bien". C'est le mélange de marron + transparent craquelé dont j'avais parlé dans un billet précédent.


C'est l'émail qui détermine aujourd'hui si une de mes pièces est réussie ou pas, si elle fait partie d'une série ou non. Le jour où je développerai un style "Khnoum", vous serrez les premiers à le savoir, ici sur le blog !

dimanche 2 décembre 2012

Plaisirs, pots & pensées du dimanche

Les mugs à anses plates sont sorties du four. Oui, je sais, je n'étais plus censée parler des anses, mais ne vous inquiétez pas : ce billet concerne principalement le café, les émaux, et le réchauffement planétaire.

Le café
J'ai eu le plaisir d’accueillir M. deux fois dans mon atelier, et la dernière fois elle m'a apporté du café brésilien, fraîchement moulu.


Depuis, tous les matins je passe un moment à savourer ce café qui surpasse mon ordinaire. Et pourtant, je considère que mon café habituel est assez bon - c'est un café bolivien, le seul au supermarché qui est marqué bio et commerce équitable. Je me demande toujours pourquoi les autres cafés sont l'un ou l'autre mais jamais les deux. J'aurais pensé que le fait de ne pas utiliser des produits toxiques rendrait le bio forcement meilleur pour les travailleurs, mais bon, il reste toujours l'histoire du salaire.
Oops, je suis partie sur un autre sujet.
En ouvrant le paquet, j'ai su à l'odeur que j'allais boire un bon café.
La cafetière fini son travail, l'odeur parfume l'appart et A. crie "Qu'est-ce que tu fais ? Ça sent la terre". (Il faut dire qu'il ne bois pas de café.) Je me verse un café, et mmmmmm, il est très doux. La notice sur le paquet annonce "...un café très équilibré, corps rond, notes de cacao prononcées et une excellente profondeur pour un expresso onctueux." Et c'est le cas.


Les anses (vite fait)
En créant les mugs à anses plates, je me suis demandée s'ils allaient être confortable en main. Ce matin je peux répondre que ceux avec les anses penchées sont bien, mais ceux aux anses à 90° le sont moins. Je vais donc refaire des mugs à anses plates et penchées.


Les émaux
Ces mugs là m'ont servi aussi pour un test d'émaillage. Je voulais savoir si le marron se marie bien avec mon transparent craquelé. Et la réponse est oui ! Sur les mugs, la partie où le marron est recouvert de craquelé présente des jolies nuances de vert. Par contre, sur les parties couvertes seulement du craquelé, l'émail  est un peu plus rugueux que d'habitude. Pas au point de devenir gênant  mais ça me dérange tout de même car je ne sais pas si la différence est causée par le froid (le four se refroidi plus vite en ce moment. brrrrr !), par le fait de ne pas avoir mélangé l'émail correctement, par l'atmosphère dans le four (le marron est assez volatile) ou par autre chose. En gros, j'ai encore des expériences à faire avec mes émaux !

St. Amand + Oribe
Et, en parlant d'expériences, j'ai pu tester aussi un nouveau émail. C'est l'émail Oribe que A.I. m'a ramené du Japon. Vous vous rappelez peut.être du billet sur le Shigaraki - et bien, en même temps j'ai eu le plaisir de recevoir de la terre Bizen et cet émail Oribe. J'ai enfin tourné des tasses à thé avec le Bizen, et j'ai prévu de les recouvrir d'Oribe. Normalement, je devrais les enrober de paille et les faire enfourner dans un immense four à bois. Mais on n'a toujours pas eu le temps de construire ce four là dans la cour de notre immeuble (imaginez "l’excitation" des voisins lors de la première cuisson...)

Bizen (regardez les bulles !!) + Oribe
En tout cas, avant d'émailler les tasses avec l'Oribe, j'ai fait un test avec une petite tasse Bizen que j'avais fait avec ce qui me restait de cette terre. Ensuite, j'ai aussi fait un test sur le grès de St. Amand et sur le grès roux chamotté. J'ai enfourné ces tests avec mes autres pièces et j'ai fait une cuisson qui montait à 1260°, comme d'habitude. Les résultats pour chaque terre étaient différents : vert sur le grès de St. Amand, brun avec nuances de vert sur le Bizen, et marron avec nuances noires sur le grès roux chamotté.
Chamottée + Oribé

Intéressant ! Pas méga-étonnant car j'ai lu que l'Oribé (connu pour sa couleur verte, qui vient du cuivre) devient brun si on le cuit à trop haute température. Je me demande si je ne vais pas faire une cuisson qui monte moins haut la prochaine fois, afin d'avoir le vert sur le Bizen. En plus j'ai lu que le Bizen est censé cuire longtemps. Je me demande donc si je ne devrais pas également changer la courbe de ma cuisson afin de ne pas faire une montée trop brusque. Surtout que, la petite tasse de test que j'avais fait en Bizen est sortie de la cuisson avec une énorme bulle d'aire dans la paroi. J'étais étonnée, car il ne s'agit pas de terre recyclée et je ne me souviens pas d'avoir eu l'impression d'avoir des bulles en tournant cette pièce. J'ai peur pour les autres tasses, qui sont parfaitement jolies à la sortie de la première cuisson.

Réchauffement planétaire
En attendant le refroidissement du four, j'ai commencé à lire un article sur le réchauffement planétaire. Si vous avez encore envie de lecture et si vous avez le temps de décortiquer l'anglais, je vous conseille vivement Carbon Zero de Alex Steffens. Le magazine "The Grist" est en train de publier un chapitre du livre par jour. Le livre est non seulement un manifeste sur le besoin de limiter les émissions de CO2, mais aussi, et principalement, un guide pour la planification urbaine. Le lisant, j’apprécie le fait de vivre dans une ville qui applique déjà une certaine partie des politiques conseillées par le livre (merci Delanöe).

Paris. No, really!