vendredi 8 septembre 2017

Plaque et autres plaisirs

En ouvrant La Revue de la Céramique et du Verre, j'ai retrouvé avec plaisir la BD d'Otto Lindner. Comme à son habitude, il nous livre une vitrine sur la vie du potier, et elle reflète parfaitement notre été.

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Comme dit l'auteur, c'est grâce aux visiteurs (touristes et locaux) que nous pouvons vivre ici, et je les remercie vivement.

Ces derniers temps dans l'atelier, j'ai des sentiments d'obligation et de liberté à la fois. D'un côté, il y a la contrainte de faire les objets que les clients aiment le plus. De l'autre, il y a la liberté de tester de nouvelles formes.

Pour l'instant je ne suis pas lasse de la création des tirelires, porte-éponges, tasses, et autres formes vendeuses. Leur création reste intéressante parce que je peux toujours améliorer la finesse, l'émaillage, ou la rapidité de production.

Avant d'ouvrir la boutique à Pontrieux, à la pépinière à Ger, je faisais déjà beaucoup de tests, mais surtout dans l'optique de faire des séries, donc tests de tasses, bols, ou autres formes suivis de tests d'émaux.

Ici c'est différent, car ayant déjà quelques valeurs sûres, je peux faire des pièces uniques, comme un petit plat en forme de bateau avec des cuillères pour rammes, ou comme des mini-animaux (poulpes, cochons, giraffes) ...ou comme les coquillages faits à partir de vrais coquillages que j'ai trouvé, euhm, dans la forêt. (Les restes d'un festin d'elfes peut-être ?)





Et même si le tour reste mon outil de travail préféré, je travaille de plus en plus à la plaque.  Mes vases à la plaque plaisent au public, donc je continue à en faire. Chaque vase est unique car la forme et les reliefs dépendent de mon humeur du jour... ou, plus précisément, ça dépend de l'humeur de la plaque.



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C'est également le cas pour les plats que je fais d'après la rubrique "moule en écharpe" dans Le Livre du Céramiste.

En gros, on suspend un tissu entre des supports (par exemple, les jambes d'un tabouret) et on pose sa plaque dessus. Ensuite, on est libre de travailler la forme de la plaque qui est bien soutenue par le tissu. En ajoutant d'autres tissus ou du papier, on peut modifier la forme de la plaque. Je commence à faire des plats à fruits avec cette technique et là encore c'est la plaque qui me guide, qui détermine les courbes finales.


Tandis que j'ai l'impression de réussir mes vases à la plaque, je dois encore peaufiner la cuisson des plats à fruits. J'adore la phase de création, mais à la cuisson à 1265°, les plats ont tendance à s'aplatir - mince !

Mon plan est de me fabriquer des supports coniques que je mettrai en dessous du plat à la cuisson. Encore faut-il que je fabrique ces supports et le plat qui va avec ; pour l'instant, je suis occupée à faire des porte éponges et un nouveau vase à la plaque !