To Market, to market, jiggety jig!

Le Marché d'Art & de Création à Bastille a lieu tous les samedis. On y trouve des tableaux, des bijoux et autres accessoires de mode, des sculptures, et, pour la première fois hier, de la céramique de Khnoum!

J'ai pu y aller grâce à A., qui m'a aidé à porter toutes les affaires.... plein de poteries dans un sac à dos, c'est lourd! Un grand merci donc, non seulement pour ta force sherpa-esque, mais aussi pour ta bonne humeur. Assis derrière une table plein de poteries, A. m'a racconté des histoires et des blagues - j'ai passé une belle journée!

Comme il ne faisait pas très beau, il y avait peu de passants, et tous les créateurs étaient un peu déçus. J'imagine que le marché est plus actif les samedis ensoleillés. Il est bien placé, en tout cas, juste derrière Bastille, sur le Boulevard Richard Lenoir, là où le canal St. Martin passe en dessus, inaperçu par le monde de la surface.

C'était ma première expérience sur un marché. J'ai surtout apprécié l’accueil des autres créateurs/artistes. Croyant que les bâches pour l'arrière du stand étaient fournies par les organisateurs du marché, je n'avais pas apporté de bâche. Arrivés sur place, nous avons appris, pas de bache, pas de stand. Mais presque immédiatement, Lilly Jana, créatrice de sacs, écharpes, et d'autres accessoires sympathiques, nous a proposé de partager son emplacement. Merci Lilly!

En fait, j'ai du retenir des envies d'achat, puisque, finalement, j'étais là pour vendre, n'est-ce pas? Mais j'ai succombé quand même aux bijoux de Hélène Vitali, en me disant que l'achat d'un collier, qui fera un cadeau de noël, était tout à fait justifié. En tout cas, je recommande à tout le monde d'aller voir ses vitraux et ses bijoux - son style est vraiment unique.

Un autre découverte pour moi était les tableaux de Djinn Dilo. L'artiste m'a expliqué qu'elle prend des photos pour ensuite les peindre. Je trouve dans ces images une chaleur que j'associe avec des pays du sud. Une chaleur enveloppante, saturante. Dans la journée grise, je regardais les images et je me réchauffais.

Pour la plupart de la journée, on restait simplement sur le stand. A partir de 15h, il y avait un peu plus de monde sur le marché. En générale, je dirais, c'était des gens qui tombaient sur le marché par hasard. Certains passants me donnaient l'impression que, pour eux, la céramique est terra incognita. Dans ce cas, souvent leur regard sautait tous simplement pour retrouver les accessoires de la mode, plus familières. Mais quelques passants étaient interpellés par l'inconnue, et venait regarder de plus près. D'autres reconnaissent la poterie, mais un peu comme un souvenir. Une femme m'a raconnté l'histoire du café turc "qu'on buvait autrefois dans des tasses comme ca. Ca s'appelle filxhan". Plusieurs personnes ont dit, étonnées, "c'est artisanal!"

J'ai passé toute m'a vie à boir dans des tasses achetées dans des petits magasins de potiers. Apparement ce n'est pas la norme. Du moins, pas à Paris.

Ce qui m'a amusé le plus était le succès de ma tortue. C'était la seule pièce purement décoratif, les autres étant plus utilitaires (je compte les vases parmi les choses "utiles"). J'étais surprise de voir que les gens étaient plus interpellés par la tortue que par ma belle théière. Plusieurs personnes ont instinctivement touché la tête de la bête, d'autres m'ont dit qu'elle était originale.

Bon, faut dire que même la tortue, elle est un tout petit peu utilitaire. Elle peut servir de plat ou de support de fleurs. Mais elle préfère être dehors. C'est une tortue, quoi.

Conclusion? Je vais envahir la ville de Paris avec des reptiles, des poissons, et des batraciens céramiques, jusqu'à ce que les gens, sous l'influence des ondes apaisantes émises par ces bêtes, réalisent que le café a meilleur goût quand on le boit dans une vrai tasse.