samedi 30 mai 2015

Premières poteries de la pépinière

Cette semaine, j'ai défourné ma première cuisson émail !

J'ai décidé d'émailler avec mon émail craquelé, mon bleu, mon vert, et deux émaux de Solargil (blanc et vert cristallisé). Mes pièces étaient en grès blanc ou en grès roux chamotté. Ici, à la pépinière, je peux émailler au pistolet, ce qui est pour moi une nouveauté (voir ce billet). Dans les fours du musée, je peux également enfourner plus d'objets à la fois. Nouveau four, nouvelle terre, nouvelle technique d'émaillage... je n'étais pas sûre de ce que j'allais avoir comme résultat.

La caverne d'Ali Baba

Il s'avère que sur le nouveau grès roux, mon émail craquelé donne une espèce de rose. La couche d'émail est régulière, mais je ne suis pas sûre d'aimer la couleur.

Ça me plait tout de suite plus si j'y mets des fleurs !

Mon vert me satisfait, mais je ne m'en suis pas encore beaucoup servi, donc pas de photos cette-fois-ci.

Je suis déçue par mon bleu. On voit tout de suite les inégalités de la couche d'émail et il a des trous d'épingle.


Je pense qu'en plus de mon manque d'expérience avec le pistolet, l'émail lui même laisse à désirer. D. m'a conseillé de revoir ma recette et m'a donné quelques pistes d'amélioration à suivre.

Le vert cristallisé de Solargil a donné de bons résultats sur les tirelires en grès blanc. Sur le poisson, j'ai également pulvérisé un peu de blanc par dessus le vert cristallisé.


Mes mugs couvert du même vert cristallisé ne sont pas réussis; la couche d'émail n'est pas uniforme et je ne m'attendais pas à un résultat si terne. 


En ce qui concerne ces mugs, c'était autant un test de forme que d'émail. Je suis contente de la taille de ces mugs ainsi que des anses tordues. Cela dit, bien que la prise en main soit parfaite pour moi, pour A. l'anse est trop petite. Je pense que pour la prochaine série je vais faire des mugs dont l'anse n'est torsadée que sur le haut.

Le blanc de Solargil est une valeur sûre. Etant satisfaite de cette série, je vais tourner plus d'objets dans le même genre.


Je me demande quels seront les émaux qui plairont le plus au public cet été sur les marchés. Personnellement, je préfère des émaux qui donnent à l'objet un effet naturel. Si, en regardant un objet en céramique, je peux m'imaginer de le trouver au bord d'un ruisseau ou poussant sur un arbre, il sera agréable à mon œil. ...et cela n'exclut pas les couleurs brillantes et éclatantes.

En termes de couleurs, la Nature est imbattable !
 Nous avons vu cette merveille en nous baladons à la Tourbière de la Lande Mouton près de Ger. 




jeudi 21 mai 2015

Nouveau Logo pour Atelier Khnoum

La semaine dernière, G. m'a proposé de mettre en place trois panneaux annonçant la présence de mon atelier, avec le nom de l'atelier et un logo. Génial ! Mais comme je n'avais pas encore de logo, j'ai du en créer un.

Quand on ne sais pas faire quelque chose, il suffit chercher sur internet et on trouve des articles sur le sujet. Comme celui-ci, qui décrit le procédé pour la création d'un logo. J'ai appris qu'un logo doit être simple et mémorable. Il faut décider si on y inclut le nom de son entreprise ou pas. C'est comme un tatouage : il faut choisir quelque chose qui nous plaira dans 10 ans.

J'ai gribouillé des images sur le dos d'un papier trouvé dans la cuisine, mais il me fallait une version numérisée. J'ai appris que le mieux serait d'utiliser un logiciel de dessin vectoriel, et que Project Inkscape est un logiciel de ce type qui est open source (c'est à dire, gratuit.) Il y a quelques années, j'aurais hésité à utiliser un logiciel que je ne connaissais pas, persuadée que j'aurais eu du mal. Maintenant je n'hésite plus : on trouve des tutoriels en ligne expliquant les fonctionnalités et un nouveau logiciel fonctionnera probablement un peu comme un logiciel que je connais déjà. C'est le cas pour Inkscape qui ressemble à Gimp, donc j'ai pu m'en sortir en faisant des choses simples. Aussi, A. m'a beaucoup aidé : il m'a poussée à utiliser des fonctionnalités que je n'aurais pas découvert autrement et quand il me donne un coup de main, c'est plus ludique que de chercher dans un tutoriel. Il a également été (comme d'hab) mon conseiller artistique.

Comme je suis novice dans ce genre de chose, j'ai fait quinze mille versions avant de choisir une version finale :


Et ensuite, j'ai passé du temps à faire une version sans texte et en couleur pour mon avatar...

trop pixelisé ??

...et une version en bannière pour ALM et pour mon site web. Mais je dois admettre que je n'ai pas encore mis la bannière sur mon site. Ça prend du temps, tout ça - et au choix, je préférerais avoir les mains dans la terre !

La dernière chose qu'ils conseillent dans les articles sur la création de logo c'est de demander l'avis des autres. Vos commentaires sont les bienvenus !





lundi 11 mai 2015

Céramiques dans la boutique

Ça y est, je peux vous inviter à retrouver mes céramiques dans la boutique du Musée régional de la poterie à Ger !


Bientôt j'aurai également aménagé ma propre boutique, qui sera à coté de mon atelier. Mais pour ce faire, je vais devoir produire de nouvelles pièces - autrement je n'aurai pas assez de choses pour remplir l'espace ! De plus, il me faut du stock non seulement pour la boutique ici, mais aussi pour les marchés et pour le dépôt vente.

Depuis notre arrivée j'ai surtout travaillé sur des luminaires et sur une série d'objets avec des anses torsadées.


Je poursuis également la création de châteaux-fontaines :

L'eau sort en haut de la grande tour et coule de tour en tour.

Et A. s'active dans l'atelier aussi. Entre autres, il a créé une série de tampons très sympathiques. Certains sont spécialement conçus pour mes cours avec les enfants (le bonhomme, le smiley) tandis que d'autres devraient permettre de faire des bordures entrelacées sur les poteries. 


L'accueil au Musée continue d'être super. Plusieurs membres de l'équipe m'ont aidé avec l'installation des objets dans la boutique, D. m'a aidé à lancer ma première cuisson  (biscuit) dans l'un des fours du musée, et P. a offert de me montrer la technique de fabrication des moules en plâtre ! Il m'a expliqué quel type de forme je devais faire pour cette expérience, le mieux étant de commencer par une forme simple. Voici donc la forme que j'ai créée :


J'ai hâte que la pièce sèche afin qu'on puisse faire la séance de moulage !

lundi 4 mai 2015

Raku nu

Comme je disais dans le billet précédent, D. m'a proposé de faire une pièce en raku nu. Voici le déroulement de la création et de la cuisson :

1. Créez un objet... de préférence en terre chamottée. Polissez la pièce à l'aide d'une pierre bien lisse.

2. Faîtes une première cuisson (biscuit) de la pièce.

ma cruche après la première cuisson

3. Couvrez la pièce d'un engobe composé de kaolin (50%) et de silice (50%).

 D. en train de tamiser l'engobe

4. Couvrez la pièce d'un autre engobe, composé de frite n°1254 de Ceradel ( 90%) et de kaolin (10%.) 

Pulvérisation de la pièce à l'aide d'un pistolet à émaillage

Si on laisse des parties de l'objet sans engobe, elle noirciront pendant la cuisson raku. Par exemple, j'ai couvert l'anse de ma cruche avec une bande de cache avant la pulvérisation.

enlèvement de la bande de cache

5. Faites cuire la pièce dans un four à l’extérieur. Ici au musée, il s'agit d'un four a gaz avec un brûleur sur le coté. On remonte la température jusqu'à ce que la pièce ait un aspect liquide (vers 900° C.) Pendant la montée, on prépare à coté un récipient qui va servir à l'enfumage de la pièce. Nous avons utilisé un grill tapissé de papier journal. On a rajouté quelques poignées de sciure au fond.

6. Mettez des gants de soudeur, prenez la pince, ouvrez le four et saisissez la pièce pour la déposer dans le grill.




Le papier s’enflamme tout de suite - il faut refermer le grill rapidement !

La céramique refroidit, et le choc thermique crée des fissures dans la couche d'engobe et dans la pièce elle même. Ces fissures se remplissent du carbone généré par la combustion du papier et de la sciure.

On a obtenu des résultats plus intéressant on ouvrant le grill au cours du refroidissement pour y jeter de la sciure. Attention, quand on ouvre le grill, il y a des flammes et beaucoup de fumée !

7. Après un certain temps, quand on juge que tout le papier a brûlé, on peut sortir la pièce (en portant les gants pour se protéger de la chaleur.)

8. Faites sauter la couche extérieure d'engobe. Si tout s'est bien déroulé, elle sera fissurée et à l'aide d'un cutter on arrive à l'enlever facilement de la pièce. 

J'avais l'impression d'éplucher un œuf dur.

9. Quand on enlève la couche blanche, on révèle les jolies traces noires laissées par la fumé. Mais il reste encore des cendres et la première couche d'engobe sur la pièce. Donc, lorsqu'elle a assez refroidi, il faut la laver en frottant.

Suite à ce nettoyage, voici le résultat :


Les céramiques sont roses parce que la terre utilisée contient du fer. Il faut prendre une terre qui est blanche à la cuisson si vous souhaitez une coloration plus "typique" du raku nu.

Les pièces sont souvent cirées pour obtenir un meilleur éclat. Il me reste cette étape à faire, mais je suis déjà extrêmement contente du résultat !

Un grand merci à D., qui nous a guidé lors de la cuisson raku nu, et a A., qui a pris toutes les étapes en photo.