dimanche 28 février 2016

Défournement

Je me dis que le printemps est là parce que mes élèves commencent à discuter de ce qu'ils vont semer dans leurs potagers et parce que le chat demande à nouveau à sortir.

Qui dit printemps dit marchés de poterie, et je dois me préparer pour mon premier marché de la saison qui aura lieu à Honfleur le 28 & 29 mars. Mais avant de tourner de nouvelles séries pour les marchés, je voulais finir quelques expériences dont les résultats sont sorties du four ce weekend.

Bols sur ballon

Dans le cours que je donne le lundi soir au musée, nous avons créé des bols en grès ou en porcelaine en utilisant un ballon comme support.

Pour les bols en porcelaine, on trempe des morceaux de papier dans un engobe de porcelaine. Ensuite, on les étale sur le ballon. Enfin, après une première période de séchage, on remet une couche d'engobe à l'aide d'un pinceau. Le mieux c'est de rajouter plusieurs couches de porcelaine au pinceau jusqu'à ce qu'on aie un bol qui tiendra à la cuisson, sachant que le support papier brûlera.


Avant les cuissons du cours, je voulais tester si ce genre de bol se déformerait moins en mono-cuisson et si ils seraient translucides une fois émaillés.

Dans ces photos, le bol de gauche a été cuit en mono-cuisson, tandis que celui de droite à été biscuité avant la cuisson émail. Celui de gauche s'est déformé beaucoup moins. On fera donc une mono-cuisson pour les bols du cour, émaillés ou pas, selon le choix des créateurs.

Pour ma part, je suis contente du résultat de l'émaillage : translucide !

Chatôphore

En janvier, j'ai travaillé sur un nouveau chatôphore (voir ce billet), et je l'ai enfin émaillé. Certains éléments du chatôphore sont réussis, d'autres moins. 


Il est pas mal quand les bougies (ici des LEDs) sont allumées, et je suis contente du rendu de l'émail blanc sur le grès de Treigny. Par contre, ci-dessous vous pouvez voir qu'il y a des fissures qui se sont ouvertes à la cuisson. Ca ne m'étonne pas tant que ça, parce que j'ai laissé mes formes de base (trois cylindres tournés) trop sécher avant de faire l'assemblage et la décoration.


Tout ça pour dire que je vais faire un nouveau chatôphore avec la même terre et le même émail. Il sera du même esprit que celui ci, mais mieux construit (j'espère.) Pour l'instant, personne ne m'embauchera comme architecte !

Poissons, engobe au cobalt

Toujours inspirée par l'expo Poissons d'Avril, je m'amuse à faire des assiettes en forme de poisson. Les premières assiettes balançaient un peu sur la table, donc je me suis dit qu'il y avait besoin de pieds. Si vous regardez bien la photo vous verrez alors l'une des quatre pattes de ce poisson. (A. de l'association Terres d'Echange me disait "c'est un poisson Darwinien ?" - ha !)


Sur certaines pièces, je me suis mise à utiliser un engobe bleu composé de grès de St. Amand et de cobalt. Je trouve le rendu pas mal sur ce poisson et je vais surement en refaire. L'engobe est également pratique pour les gens qui viennent faire un seul cours pour découvrir la poterie, car ça leur permet de rajouter un peu de couleur sur la terre crue. Ensuite, je mets une couverte transparente et je cuis leurs pièces.

Nouveaux émaux

J'ai testé deux nouvelles recettes, et le blanc ici à gauche me convient bien.

Quand le blanc recouvre le tenmoku (deuxième tuile en partant de la gauche dans la deuxième image) ça donne des taches de léopard.  





Ensuite, j'ai testé le rajout de différents éléments dans l'autre base blanche, celui qui est à droite dans l'image du haut. De gauche à droite ici on voit:
- la base sans rajout
- la base avec +5% de rutile qui donne un blanc bleuâtre, nacré.
- la base avec +3% de rutile et +3% de carbonate de cuivre qui donne un vert qui devient bleu en épaisseur
- la base avec +3% d'oxyde de cobalt qui donne un bleu un peu trop foncé à mon gout. Je vais retenter l'expérience avec moins de cobalt.

 
Et, dernier essai, j'ai testé une nouvelle recette pour un rouge de fer en oxydation. Qui me plait beaucoup. La photo ne le rend pas justice, mais c'est presque aussi beau que le rouge de fer que A.I. m'avait rapporté du Japon.


En somme, je suis très contente de cette cuisson. J'ai hâte de voir ces nouvelles couleurs sur des pièces à ma prochaine cuisson émail !

dimanche 7 février 2016

Poulpe Fiction

Je m'étais donnée le mois de janvier (et c'est déjà février !) pour la création de deux pièces non-fonctionnelles : le châtophore dont je parlais dans le dernier billet, et une création pour l'expo Poissons d'Avril qui aura lieu au Musée à partir du premier avril.



Pour cette expo, j'ai décidé de faire un poulpe. Ce n'est pas un poisson, on est d'accord... mais le choix de créations pour l'expo reste un peu libre étant donné qu'il s'agit de poissons d'avril !

Le poulpe est composé de 18 formes tournées : 2 pour la tête et 2 pour chaque tentacule. J'ai pris une petite vidéo juste après l'assemblage initial. On y voit bien les morceaux distincts.


Les tentacules sont un peu courts... mais au même temps, 
il ne fallait pas dépasser les 40 centimètres de largeur du four ! 

Ici l'assemblage est fini, mis à part le rajout des ventouses.


Le voilà avec les ventouses.


Ce que je trouve sympa dans ce genre de projet, c'est la découverte de l'animal. Je me suis rendue compte que je ne savais pas ce à quoi ressemble les yeux de poulpe : l'iris est rectangulaire. Apparemment, les céphalopodes ont une très bonne vue, surtout étant donné les conditions peu lumineuses de leur environnement. Par contre, il ne voient pas les couleurs.

Imaginez que les humains ne voient qu'en noir et blanc aussi ; alors, je laisserai le poulpe sans émaillage, car je redoute un peu cette étape. En tout cas, avec le temps de séchage et de cuisson, il me reste du temps pour réfléchir sur le choix de couleur(s).

Si vous souhaitez voir le poulpe en couleur, venez voir l'expo avec ses poissons, son poulpe et ses autres êtres aquatiques !